semaine 02 de 2021

Faire croire aux lendemains qui chantent.

On est définitivement passé le cap de l'ère Trump, tout au moins psychologiquement puisque le président en charge n'est plus que le fantôme de ce qu'il devrait être. Accusé d'être le responsable des violences de ses partisans au Capitole, expulsé de twitter, sous le coup d'une seconde procédure de destitution, il n'a plus aucun pouvoir réel, au point que la leader des Démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, s'est entretenue avec l'armée pour s'assurer que Donald Trump, un "président déséquilibré", ne puisse plus utiliser les codes nucléaires. Tout cela tombe bien à point pour Joe Biden, qui clame vouloir reconstruire l'Amérique. On se demande bien comment il le fera dans la situation actuelle, mais il est bien obligé de tenir ce langage optimiste. Pour l'instant, tous les médias étant occupés à parler de Donald Trump, il n'a pas trop à s'expliquer sur ce qu'il fera pour arriver aux lendemains qui chantent que son élection promet. Restons dans l'attente de son discours sur son plan de relance, mais il est fort probable que celui-ci sera accueilli avec beaucoup de réticence par une population qui a bien trop de problèmes. Le pire à venir me semble être que le climat de consensus social qui qui a fonctionné pendant des années risque de ne plus fonctionner.

Entre la multiplication des tests et celle des vaccins, l'année 2021 commence fort bien pour les laboratoires. Pour eux, la fortune est pour aujourd'hui, pas pour demain. Face à l'aggravation de l'épidémie, l'Union européenne a donné un coup d'accélérateur à ses programmes de vaccination, critiqués pour leur lenteur, en doublant ses précommandes de doses de Pfizer-BioNTech, en attendant les premières livraisons de celles de Moderna, et en étant sur la voie d'autoriser le vaccin d'AstraZeneca/Oxford. Une promesse de sortie du tunnel pour des peuples au bord de la crise de nerfs, mais qui risque de faire long feu.

Car si avant qu'ils n'arrivent, ils étaient espérés comme le Messie, maintenant qu'ils sont là, le doute s'est installé. Les gens voient ce qu'ils ont dans leur réalité quotidienne, c'est à dire la propagation accélérée de l'épidémie, l'apparition de nouvelles souches, l'accroissement des confinements, le malaise social qui s'amplifie. Le futur, c'est pour plus tard, et puis il y a tous ces appels des sceptico-complotistes au refus de tout traitement. On en est arrivé à cette situation lamentable où des anti-vaccins ont manifesté dans le centre de Prague arborant des étoiles jaunes frappées de la mention "unvaxxed" afin de dénoncer la campagne de vaccination lancée par le gouvernement tchèque. Donc, avec un grand sourire médiatique, tous les chefs d' état se font vacciner devant les caméras, dans le but de donner l'exemple à leurs concitoyens. Derniers en date, La reine Elizabeth II et son époux le prince Philippe (94 et 99 ans). Même le pape François a annoncé qu'il se ferait vacciner, estimant que l'opposition au vaccin traduit un "négationnisme suicidaire". Il faut vendre l'espoir d'exterminer le mal.

Dans notre lecture biblique, Moise rapporte aux hébreux la promesse divine de la délivrance et de la conquête de la terre promise. Ces derniers ne le croient pas ''Moise redit ces paroles aux enfants d’Israël, mais ils ne l’écoutèrent pas, ayant l'esprit oppressé par une dure servitude''. Annoncer de bonnes choses pour le futur alors que le présent est catastrophique n'est jamais crédible. Dans notre récit, c'est une force supérieure qui fera plier pharaon. Mais nous, que nous reste-t-il pour nous aider à surmonter nos crises ?