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13 avril 2022 3 13 /04 /avril /2022 08:56

Leaders.

Les ukrainiens n'en sont pas encore à fêter leur délivrance de la menace russe, car si la situation s'améliore à Kiev, le conflit devrait se prolonger longtemps encore ailleurs. Mais le retournement de situation est saisissant, une espèce de miracle a eu lieu face à ce qui était donné comme la seconde armée du monde. Le plus surprenant est que cette tragédie a révélé un leader remarquable que l'on estimait être un personnage falot, arrivé au pouvoir par un concours de circonstances. Or l'acteur Volodymyr Zelensky a plus que dépassé son rôle. Sans lui, sans son énergie débordante dans la communication, les choses n'en seraient probablement pas là. Il faut reconnaître qu'il a réussi à mobiliser son peuple, à gérer la défense, à s'assurer l'aide du monde aux plans militaires, économiques et politiques. L'Ukraine sortira différente grâce à lui de cette crise, et risque de devenir une nation dont la voix comptera.

Emmanuel Macron avait été surnommé ''Jupiter'' juste après sa première élection à la présidence de la république française. Son style n'a pas changé. Durant la campagne, il s'est tenu à l'écart, au dessus des autres. Il mènera probablement son parti à la victoire. Car en ratissant largement au centre de l’échiquier politique, il a laissé l'opposition se déchirer entre extrême droite et extrême gauche. Ce parti qu'il a créé de toutes pièces ira de l'avant. Mais il ne dépendra que trop d'un seul homme et de sa stratégie.

La fête juive de Pessah est cette année en synchronisation avec la Pâque chrétienne et le Ramadan musulman. Toutes appellent à une vision du présent avec le filtre de la foi. Elles ont toutes un héro, Moise, Jesus, Mahomet. Notre lecture biblique hebdomadaire est relative à une commémoration ''ce jour sera pour vous en souvenir et vos générations en feront une fête pour Dieu''. Il s'agit là de la délivrance miraculeuse des hébreux de l'esclavage égyptien, dans laquelle Moise s'est révélé aux hébreux comme leur leader aux pouvoirs exceptionnels. On aurait pu penser que cela se célébrerait par festivités et bombance. Au contraire, l'injonction est ''Pendant sept jours vous mangerez des azymes''. Le message est à méditer en plusieurs occasions, il est autant important de se souvenir de la souffrance que de la délivrance, et de garder le goût amer de ce qui ne doit pas se reproduire. Moise, le grand libérateur, est absent du récit spécifique que la liturgie fait de cet événement. Retenons-en qu'il nous faut voir la providence au dessus de l'événementiel et qu'au niveau de notre comportement l'humilité est plus de mise que les cris de victoire. Si les grands capitaines ont fait l'histoire, c'est à nous qu'il appartient de contribuer à la faire durer.

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7 avril 2022 4 07 /04 /avril /2022 07:30

Sorties de détresses.

 

Quand les russes se réveilleront, ils réaliseront la gravité de leur cauchemar, et la difficulté qu'il y aura pour eux de surmonter le présent. On a du mal à croire que le black-out et la propagande aveuglent à ce point tout un peuple qui, selon un sondage qu'il faut prendre avec précaution, soutiendrait massivement son chef. Ce résultat ne cadre pas avec toutes les manifestations d'opposants et la révolte de certains militaires. Mais il faudra bien qu'un jour ou l'autre la Russie entière accepte de reconnaître ses erreurs si elle veut retrouver un futur. Certes, de leur côté les ukrainiens ne sont pas des anges, mais on ne peut rien dire contre quelqu'un qui se défend lorsqu'il est violemment attaqué. Il y aura donc un grand ''ouf'' à pousser de part et d'autre lorsque tout ceci sera terminé, et beaucoup de sacrifices émotionnels pour reprendre la voie de la coexistence.

Une nouvelle détresse va commencer dans le monde, avec une méga crise alimentaire que tous annoncent en ce moment et qui toucherait des millions de personnes. Il y a consensus sur la cause, la guerre en Ukraine qui prive les marchés des productions russes et ukrainienne. Pour autant, aucun mot n'est dit sur le fait que la population mondiale est déraisonnablement élevée, ni sur le fait que l'on a laissé s'installer des systèmes commerciaux qui font que beaucoup de pays ont abandonné ou négligé la culture du blé. De même on déplorera les conséquences d'un arrêt de la fourniture de gaz russe, dont surtout les européens devraient souffrir, en oubliant les raisons pour lesquelles cette dépendance a été organisée, La sortie de ces situations nécessite une analyse sans concessions de l'organisation de l'humanité, et la mise en place de nouveaux schémas. Cela prendra du temps, beaucoup trop de temps.

Du temps de l'État Islamique, le monde vivait dans la terreur. Or, après une victoire militaire qui a anéanti une grande partie des forces vives de cette organisation, la plaie humanitaire que constituait Daesh réapparaît. Plus particulièrement en Afrique, on retiendra enlèvement récent d'une religieuse américaine de 83 ans au Burkina Faso, et des actions violentes au Mali. Le mouvement a aussi revendiqué un attentat en Israël, une première. Est-il possible que l'on n'ait pas fait assez d'efforts pour éradiquer cette mouvance ? Cela est possible, mais le sujet ne semble pas avoir été abordé de la bonne manière. Et qui se soucie de cela devant les grands enjeux de l'humanité dans notre actualité ? Et pour l'instant, le mal subsiste sans aucune sortie de crise en vue.

On se croyait guéris du Coronavirus, mais la pandémie reprend du poil de la bête. Pour l'instant, ce retour inquiète peu, sauf en Chine où les autorités, particulièrement chatouilleuses sur ce sujet, continuent à confiner massivement. Ailleurs, c'est le relâchement généralisé des mesures d'encadrement. Une faute ? C'est possible. Certes la mortalité continue à diminuer, mais il ne faut pas crier victoire trop tôt, on n'a probablement pas épuisé la liste des variants. Nul ne peut dire si nous sommes vraiment sortis de la pandémie.

Ceux qui espéraient une sortie de Viktor Orbán, le dirigeant nationaliste et populiste hongrois au pouvoir depuis douze ans, en sont pour leurs frais. Son parti, le Fidesz, a recueilli aux dernières élections 53 % des voix, contre 35 % pour la coalition des six partis de l'opposition, une victoire incontestable. Mais le maintien en fonction de cette bête noire des institutions européennes qui soutient ouvertement la Russie n'est pas sans inquiéter. La disparition de cette idéologie n'est pas encore pour demain. Mais c'est certainement la gestion molle de l'Europe qui est coupable de cette situation. Des sanctions contre la Hongrie seraient une manière ridicule de compenser l'incurie communautaire, ce serait revenir aux coups de baguette pour éduquer les enfants.

Parallèlement, en Serbie, le président sortant Aleksandar Vucic a lui aussi revendiqué une victoire écrasante à la présidentielle, prolongeant une décennie d’un pouvoir où il s’est installé en garant de la stabilité à l’ombre de la guerre en Ukraine. Ce résultat met en veilleuse le parti radical serbe, formation ultra-nationaliste qui avait dominé la scène politique pendant l'éclatement de la Yougoslavie et qui espérait faire son retour en jouant sur sa proximité idéologique avec Vladimir Poutine dans un pays où la Russie est perçue comme un allié historique. Les électeurs se sont quand même aperçu qu'aller aujourd'hui dans ce sens serait une erreur.

Notre lecture biblique hebdomadaire poursuit la description d'affections lépreuses, et nous indique le cérémonial de sortie de ces situations ''Voici la règle appliquer au lépreux le jour de sa purification''. Le message d'optimisme ici est peut être que l'on guérit de ces affections desespérantes. Ce cérémonial se marque rituellement par des sacrifices au temple, et on y retrouve les deux types classiques d'offrandes, celle du délictif et celle e la reconnaissance. Après un désastre, il faut prendre conscience que tout provient à la base d'une faute personnelle. Le reconnaître est un premier pas, ce qu'exprime le délictif. Ensuite il faut savoir repartir avec confiance, ce qu'exprime le second sacrifice. Nous expérimentons souvent des sorties de crises. Mais ce n'est pas toujours que l'on ose revendiquer la responsabilité pour ces situations, et encore moins souvent que l'on en tire les bonnes résolutions pour avancer dans l'avenir.

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30 mars 2022 3 30 /03 /mars /2022 11:09

Anormalités.

 

Vladimir Poutine est-il dans un état normal ? Son apparence a suscité plusieurs hypothèses au sujet de sa santé, son comportement ne semble plus du tout rationnel et n'est certainement pas au niveau de celui d'un chef d'état responsable (la récente rumeur d'empoisonnement de Roman Abramovitch et de négociateurs ukrainiens va dans ce sens). Au point que le président américain Joe Biden s'est exclamé : ''Cet homme ne peut pas rester au pouvoir'', une affirmation qui, selon lui, vise l'homme et non pas l'institution qu'il représente. Voilà posé à nouveau le problème des dictateurs élus, contre lesquels on voit mal quoi faire, sauf ingérence extrême dans les affaires d'un pays tiers. On l'a vu au Venezuela, en Syrie, ou ailleurs. Le problème n'est pas la Russie, c'est son président anormal, et il n'y a pas de juridiction devant laquelle il pourrait être amené.

La mondialisation est un schéma qui s'est imposé, mais lorsqu'elle se heurte aux incidents politiques, les conséquences peuvent en être dramatiques. Les multinationales étant ce qu'elles sont, un accroc dans un pays peut enrayer leur fonctionnement international. C'est ce qui se passe avec les sanctions contre la Russie. Les entreprises s'essayant au boycott, qui est une anormalité dans le système libre-échangiste, sont elles-mêmes pénalisées ailleurs. L'entreprise Auchan a décidé de rester en Russie, sous le prétexte humanitaire ''il est facile de nous critiquer, mais on agit pour la population civile'', mais personne n'est dupe. En fait, la sanction est comme la maladie, elle est contagieuse. Ne rien livrer à la Russie c'est s'exposer à ne rien en recevoir. Il n'y a pas de solution à cela à court terme. Et cela fait le malheur des politiques pour qui rien ne compte plus que le court terme. L’Iran est un monstre terroriste, mais l'occident qui a maintenant besoin de son pétrole et de son gaz est prêt à ne plus considérer cet aspect de la question. Dans ce contexte, l'anormal redevient normal.

Parlant d'anormalité, le Grand Prix de Formule 1 d’Arabie saoudite, à Jeddah restera l’un des plus étranges de la saison. Des attaques de rebelles yéménites, qui ont provoqué un incendie monstre sur un site pétrolier proche du circuit, ont semé la panique. De plus, de nombreux accidents avaient fait douter du circuit, dont un violent accident subi pendant les qualifications par Mick Schumacher et le crash spectaculaire de Cem Bolukbasi en Formule 2. La parade est simple, modifier le tracé du circuit, ce qui a été demandé par plusieurs pilotes, mais ce sera pour la prochaine fois.

La situation du coronavirus est de moins en moins contrôlable, pour la simple raison que la dangerosité fait place à la normalité. D'une part, dans beaucoup de pays, l'immunité collective commence à jouer son rôle du fait des vaccinations et des guérisons. D'autre part les derniers variants ont contribué à diminuer la force du virus initial. On fait de plus en plus état de la contamination de tel ou tel chef d'état, c'est bon pour les médias, mais personne n'en est mort. Les malades étaient ostracisés, ils ne le sont plus. La vie semble redevenue normale de ce point de vue. On en gardera des réflexes de prudence, c'est plutôt bon signe.

Notre lecture biblique hebdomadaire aborde un sujet difficile pour notre sensibilité, celui de la lèpre, affection-punition liée au concept d'impureté. Je veux en retenir la toute première indication ''Lorsqu'il se forme sur la chair d'un homme une tumeur........il sera présenté à Aaron le prêtre''. Notre texte traitera de symptômes de nature lépreuse affectant la peau ou les vêtements. Il s'agit là d'anomalies de l'apparence des individus, soit relativement à leur physique, soit relativement à leur fonction. Or dans ce cas, l’intéressé lui-même peut ne pas être conscient de sa situation. Alors que le malade classique prend lui même l'initiative d'aller chez le médecin, notre texte suggère dans ce cas qu'un tel individu soit amené devant un tribunal spécifique. Nous avons très souvent l'occasion de rencontrer de telles personnes souffrant d'anomalie de la présentation ou du comportement, ce que la science ne sait pas encore très bien traiter. Ces personnes se récusent le plus souvent à accepter leur anormalité. Il est alors du devoir de la société, surtout lorsqu'il s'agit de notables, de traiter leur cas et surtout de prendre les mesures nécessaires pour qu'ils ne contaminent ni ne mettent le monde en danger.

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23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 15:14

Emportés par l'élan.

 

 

Où s’arrêtera Vladimir Poutine, et surtout qui l’arrêtera ? On ne se pose même plus la question. Si toute guerre a ses lois, celle-ci ne semble pas en avoir. Dans le fond, on peut comprendre le personnage, la Russie se sentant menacée par le grignotage continu par l'OTAN de sa zone d'influence. Mais il y a pour cela des réactions autres que le feu du ciel, or la liste des destructions, qui augmente chaque jour en Ukraine, révèle un niveau rarement vu de violence et de souffrances des populations. Cette attitude n'aide en rien la résolution du problème initial. Face à un monde qui ne comprend plus que l'incantation des livraisons de pétrole et de gaz, la Russie agit sans retenue parce que sans risque d'intervention militaire de l'occident. Plus qu'un dialogue de sourds, c'est un dialogue de drogués auquel nous assistons, avec des acteurs qui n'agissent plus que sous l'empire des impulsions et non de la raison. En particulier, outre le drame humain, ce qui me semble le plus triste dans cette guerre est la série de distorsions de l'histoire utilisées par les uns et les autres pour tenter de justifier leur cause. Emportés par leur élan, les belligérants perdent toute capacité d'analyse.

Sur le front du Covid, une autre forme d'ivresse s'est établie. L'amélioration de la situation sanitaire due en grande partie aux vaccinations, la dé-tétanisation due en grande partie à l'abandon du sujet par les médias au profit de l'Ukraine, la volonté de retour des populations à la normale ont fait que tout est oublié. Mais, emportés par cette euphorie, beaucoup ont négligé l'évidence que le virus existe encore. Les gestes-barrière sont oubliés. Dans la rue, tout revient comme avant. On tombera donc des nues quand on s'apercevra que la pandémie revient en force, ce qui ne sera que logique puisque l'immunisation par la vaccination devrait progressivement disparaître. La Chine, qui n'est pas tendre avec ses sujet, prend des mesures de précaution draconiennes en confinant des millions de personnes du fait de quelques nouveaux cas. Dans l'incertitude, elle a peut-être raison de ne pas succomber à l'euphorie devant la quasi-disparition de la pandémie sur son territoire.

Notre lecture biblique hebdomadaire nous rapporte un incident dramatique. A l’inauguration du temple du désert, pour laquelle une procédure détaillée avait été établie, deux fils du grand prêtre Aaron s'avancent pour une offrande non prescrite. Un feu s'abat sur eux et les consume. La morale de cette histoire est qu'il faut savoir garder la mesure et se méfier de ses impulsions, D'ailleurs, à la suite, Moise ordonne aux prêtres ''Tu ne boiras ni vin ni liqueur quand vous rentrerez dans la Tente''. Dans des situations de haute tension, garder la tête froide est un impératif. Or la vie nous offre de nombreuses occasions de tensions, et il est rare que nous les abordions avec la sérénité nécessaire.

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16 mars 2022 3 16 /03 /mars /2022 06:03

Le sang et la graisse.

 

 

L'étendue des dégâts en Ukraine est impressionnant. Il me semble clair que le but de la Russie est seulement de s'emparer du territoire. Ce qu'il y a dessus n'a pas d’intérêt. Que les gens fuient, tant mieux, on en tuera quelques uns au passage pour augmenter la terreur. Les installations énergétiques sont prises pour cible, ou contrôlées comme dans le cas des centrales nucléaires. Dans cet esprit, les ukrainiens, privés de moyens militaires et de ressources sont sacrifiés. Certes le moral des troupes russes n'est pas au plus haut, mais il leur reste la force brutale. On peut imaginer le manque de motivation, voire l'envie de désertion des soldats engagés dans cette mission. Pour parer à cela, Vladimir Poutine a ordonné à son armée de faciliter l'envoi de combattants "volontaires" en Ukraine en réponse à l'acheminement, selon lui, de "mercenaires" par l'Occident. Cela veut dire que des syriens, habitués aux massacres, vont participer au dépeçage de l'Ukraine, dans une belle boucherie en préparation. L'OTAN, qui ne veut pas s'engager dans un conflit avec la Russie, sera bien obligée de la faire un jour ou l'autre, car l’appétit pour l'annexion n'a pas de limites. Mais d'ici là l'Ukraine aura été sacrifiée dans un conflit partiel pour éviter une confrontation globale. Le sang d'aujourd'hui n'est que du combustible pour les guerres de demain.

En Chine, la paranoïa relative au Covid-19 reste de mise. Environ 3000 cas recensés, et c'est le confinement de plusieurs grandes villes, Changchun ou Jilin, avec une fermeture des écoles à Shanghai. Les populations sont sacrifiées sans état d’âme. On note d'ailleurs quelques rebonds des contaminations dans le monde, en particulier en France, mais pour l'instant la lassitude devant l'épidémie fait que les mesures de sortie de crise se poursuivent. Nul ne veut pousser les sacrifices au delà du supportable.

En Arabie saoudite, on a vu le retour à une pratique que l'on croyait révolue. Le ministère saoudien de l'Intérieur, a annoncé avoir exécuté en une journée 81 hommes, soixante-treize saoudiens, sept yéménites et un syrien ayant été reconnus coupables d'avoir commis ''de multiples crimes odieux". C'est un panier contenant des hommes liés à l'organisation État islamique, au réseau Al-Qaïda, aux rebelles houthis et à "d'autres organisations terroristes". Rappelons que l'Arabie saoudite, a généralement recours à la décapitation pour mettre à exécution les peines capitales. On peut douter que ce genre de manifestation calme les terroristes, mais cela servira à montrer la résolution du pouvoir à exterminer ses ennemis, en exhibant le sang dans ce but. Mais cela ne le rendra pas plus grand.

Notre lecture biblique hebdomadaire poursuit la description des sacrifices à offrir au temple. A propos de ceux-ci, il est précisé la double interdiction ''Aucune graisse vous ne devez manger.....Aucune espèce de sang vous ne mangerez''. J'y vois là plus qu'un détail technique (d'autres diront sanitaire ou diététique). La chair du sacrifice est dans la plupart des cas destinée à être consommée, ce qui en fait un instrument de paix, d'entente et d'apaisement. On n'y recherche pas le sang, qui est le principe vital de l'animal, faire couler le sang n'est pas l'objectif, on s'en privera donc pour montrer que ce n'est pas cela qui nous interesse. Quand à la graisse, c'est une réserve d'énergie qui ne va plus servir. Nos actions exigent parfois une dose de violence, mais le but ne peut pas être de tuer gratuitement. Il ne peut pas être non plus de détruire les réserves qui permettent la croissance et l'avancée de la vie. Dans l'esprit des conflits anciens, la lutte pour le pouvoir entraînait l'élimination des combattants, la richesses étant un butin à préserver. Aujourd'hui, tout est flou, tuer peut devenir l'objectif principal des conflits, détruire des ressources devient stratégie. La planète est en danger du fait de l'homme, c'est une idée établie. La civilisation est en danger du fait de l'homme, c'est une idée à laquelle il nous faut nous habituer. Pour notre développement, ne prenons que la chair qui nourrit la croissance, mais oublions la graisse et le sang. C'est un concept connu de diététiciens, mais trop peu reconnu dans le monde de la politique.

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9 mars 2022 3 09 /03 /mars /2022 06:08

La faute du prince.

 

Le conflit russo-ukrainien continue à scandaliser – et à terroriser – le monde. Les réactions internationales s'établissent sur deux plans. Le premier est celui des sanctions, chaque semaine plus dures envers la Russie. Mais comme dans le cas de l'Iran, de la Corée du Nord ou du Venezuela, ces mesures, si elles permettent aux états de ne pas s'engager militairement dans les conflits, vont surtout affecter des populations civiles qui bien souvent ne soutiennent pas leurs dirigeants, alors que ces derniers ne font que peu de cas des souffrances de leurs citoyens. Il y a en Russie des opposants à la politique de Vladimir Poutine, des riches et des pauvres. Ce seront eux les premières victimes des sanctions internationales. Une autre forme d'intervention est la décision du procureur de la cour pénale internationale, Karim Khan, d'ouvrir une enquête sur de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par Moscou, suite à des demandes en ce sens effectuées par 39 États membres de la juridiction basée à La Haye, dont le Canada, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et la Suisse. J'ai souvent été en désaccord avec ce genre de procédure, et je le reste, vu la partialité de ceux qui décident de règles internationales, mais il faut reconnaître que ces enquêtes cibleraient essentiellement les responsables de violences criminelles. Toutefois, à court terme, cela n'évitera pas les drames, vu que personne ne voudra entrer dans une guerre qui s'annonce nucléaire avec la Russie pour arrêter les coupables. Enfin, une autre solution est apportée par un homme d'affaires russe basé aux États-Unis, Alex Konanykhin, qui a décidé d'offrir 1 million de dollars à celui qui lui apportera le président russe Vladimir Poutine "mort ou vif". C'est ce que les États-Unis avaient fait pour retrouver Bin Laden, et, à tout prendre, il vaut mieux éliminer un seul homme responsable de tout le mal plutôt que de se perdre en actions qui augmentent la souffrance globale.

Le roi Erdogan est un personnage globalement haï pour ses tendances dictatoriales et sanguinaires. Mais il n'est pas fou et a toujours eu un certain sens de la realpolitik. Lui aussi rêve de redonner sa gloire à l'empire ottoman, mais il n'en a pas les moyens. On l'a donc vu naviguer d'un concept à l'autre, en étant un membre de l'OTAN qui achète des missiles russes, qui est engagé en Libye dans un conflit qui l'oppose aux égyptiens, qui essaye de se rapprocher de l'Arabie alors qu'il était proche de l'Iran. Aujourd'hui il est tiraillé entre ses liens avec l'OTAN et ses intérêts avec la Russie. Pour faire bonne mesure, il cherche à se réconcilier avec Israël, dont tout le séparait ces dernières années. A son invitation, le président Isaac Herzog et son épouse se rendent en Turquie, la dernière visite d'état d'un président israélien datant de 2003. Sans jamais explicitement reconnaître ses erreurs passées, il en cumule de nouvelles avec la volonté de ne pas en rajouter d'autres.

Curieuse situation en France, le seul cas où la crise ukrainienne intervient dans une élection importante depuis longtemps programmée. Emmanuel Macron semble faire un parcours sans faute. Il faut dire que son omniprésence due à l'actualité lui donne un bon prétexte pour apparaître sans que cela soit dans des meetings électoraux. Il se donne même le luxe d'avouer qu'il a fait des erreurs, mais qu'il peut apprendre de celles-ci. Les circonstances paraissent donc jouer en sa faveur, alors que ses principaux concurrents sont coulés par des prises de position qui ne rassurent pas un électorat chaque jour plus perturbé.

Notre lecture biblique hebdomadaire fait la liste des sacrifices offerts au temple. Parmi eux je note celui du prince ''Si un prince a péché par inadvertance.....il apportera pour offrande un bouc....''. Ce paragraphe est étonnant dans son distinguo d'un prince des autres hommes. Certains commentent que si le prince doit se repentir de fautes involontaires, il doit à plus forte raison se garder plus que tout autre des crimes volontaires. Le pouvoir n'est pas une excuse pour ne pas respecter les lois. Et surtout l'exercice de tout niveau de responsabilité exige une prise de conscience de tout ce que l'on fait et des conséquences de ce que l'on fait, volontairement ou involontairement. Malheureusement ce principe de base est trop souvent bafoué par des dirigeants étouffés par leur ego.

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2 mars 2022 3 02 /03 /mars /2022 06:48

Une obscure clarté.

 

Pour l'Ukraine, pour l'Europe, pour le monde, il est clair que les temps sont sombres. Nous revoilà plongés dans les affres de la guerre mondiale, voilà revenu le temps des alliances établies dans l'urgence. Nul ne sait dans quelles obscures profondeurs cette aventure va nous mener. Le complotisme y gagne, tout devient sujet à spéculation. Les destructions sont massives, et j'en retiens deux particulièrement symboliques, même si elles ne sont pas traumatisantes. La première est que les forces russes ont détruit le seul exemplaire du plus gros avion du monde, le cargo Antonov-225 ukrainien, au cours de durs combats sur un aéroport près de Kiev. La seconde est que les troupes russes ont pris le contrôle de la centrale de Tchernobyl, alimentant des rumeurs de guerre nucléaire, alors que les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir relevé une hausse des radiations (les experts ont eux émis l'hypothèse d'une hausse de la radioactivité causée par le remue-ménage militaire qui pourrait avoir retourné la terre et soulevé de la poussière contaminée). Au moment où j'écris, c'est le bombardement massif de quartiers résidentiels qui choque. Poutine a appris beaucoup de sauvagerie en Syrie, surtout le fait que cela ne choquait personne, mais je ne sais pas où cela le mènera.

Je relève l'article de l’historien israélien Noah Yuval Harrari dans The Economist. La dureté de la crise ukrainienne pose à nouveau la question fondamentale sur la nature de l’humanité : devons nous nous résigner à voir ressurgir éternellement la violence de la loi du plus fort et l'instinct de la guerre, ou peut-on espérer le changement vers l'établissement d'un nouvel ordre moral international ? Une question que nous espérions avoir dépassée après tant de conflits, mais que l’actualité remet périodiquement sur la table. Force est de constater que nous n'avons à aujourd'hui aucun éclairage là dessus. Avons-nous des valeurs et où sont-elles ?

Le reste du monde est à l'avenant. Il est clair que la tension monte aussi en Asie. au moment où le conflit entre Pékin et Washington reste exacerbé. Un navire militaire américain a franchi pour la deuxième fois depuis le début de l'année le détroit de Taïwan, qui sépare l'île de la Chine continentale. La République populaire de Chine considère les navigations étrangères dans ces eaux comme une atteinte à sa souveraineté, alors que les États-Unis et d'autres pays estiment que cette zone fait partie des eaux internationales et qu'elle est donc ouverte à tous. Dans cette situation politique aussi floue, et on ne voit pas comment elle pourra s'éclairer, le risque de déflagration d'un nouveau conflit international est plus élevé que jamais.

Le temps presse. A Vienne, les pourparlers avec l'Iran progressent. L'image de la pelote brûlante me revient en tête, celle que l'on ne peut ni lâcher ni attraper. En apparence, et pour les bien-pensants, rien ne nous éclaire sur les objectifs de ce pays. Pourtant le message des mollah, leur vérité, est aveuglant. Poutine vient d'utiliser l'argument de la dissuasion nucléaire, Ebrahim Raisi veut aussi en disposer. L'arme de la terreur sera-t-elle aux mains des descendants de la secte des assassins ? Il est clair que d’hésitations en hésitations de la communauté internationale, l'Iran finira par se doter de la bombe nucléaire. Et après ?

Avec l'actualité tétanisée sur l’Ukraine, on a perdu de vue le Covid. Les mesures sanitaires obligatoires sont mises au congélateur, les contrôles diminuent, l'obligation de vaccination se fait oublier. Donc les populations se sentent rassurées, se protègent moins. La conscience du danger diminue, on veut revenir à la vie d'avant. Mais en perdant de vue le risque pandémique, on a toutes chances de la voir réapparaître.

Notre lecture biblique hebdomadaire parle de la fin de la construction du temple du désert, ce qui achève le livre de l’Exode. C'est la conclusion d'une l'histoire dans laquelle les hébreux quittent la domination de l'Égypte pour entrer dans l'adoration de l'Éternel. Le symbole est éclatant ''Car une nuée divine couvrait le Tabernacle durant le jour, et un feu y brillait la nuit, aux yeux de toute la maison d’Israël, à toutes ses étapes''. Une nation doit avoir ses valeurs et sa constitution clairement établis devant elle. Un individu également. Lorsque la conscience de ses propres valeurs disparaît, s'installent le doute et l'incohérence dans l'action. Le fait n'est malheureusement pas rare.

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23 février 2022 3 23 /02 /février /2022 09:45

Mobilisations et contributions.

 

La situation en Ukraine reste au top des préoccupations, particulièrement de l'Europe. La tension est devenue un conflit ouvert entre la Russie, l'Ukraine, les États-Unis et l'Europe, après que Moscou ait multiplié les signes inquiétants, comme une démonstration de force avec des tirs d’essai de missiles hypersoniques et la reconnaissance des regions séparatistes. Face à cela, le peuple ukrainien s'est mobilisé spontanément. Si la Russie avance, le territoire ne sera pas uniquement défendu par les soldats de l’armée ukrainienne, mais aussi par des milliers de civils qui promettent de prendre les armes, de quoi faire réfléchir le maître du Kremlin. D'ailleurs, la possession d'armes est assez répandue, et le gouvernement ukrainien permet à quiconque en détenant de l’utiliser en cas d’invasion. Dans le camp patriote ukrainien, le désir de défendre l'Ukraine mobilise et incite la population à tout donner pour cela. En revanche, on peut douter que Vladimir Poutine réussisse à mobiliser le peuple russe sur son rêve de renaissance de la grande Russie.

L'Europe, qui se cherche encore, est une construction dans laquelle certains contribuent et d'autres reçoivent. Cette vérité nous est rappelée cette semaine par un document publié par la république tchèque. Pour ce pays, la balance s’inversera en 2028 d'après le le nouveau projet de budget pluriannuel, et il passera de bénéficiaire à contributeur. Les contributeurs nets actuels sont les Allemands, les Français, les Autrichiens, les Néerlandais et les pays scandinaves. A l'inverse, les Grecs, les Espagnols, les Portugais, les Chypriotes ou les Maltais sont des bénéficiaires nets. Alors que les lois communes sont difficiles à établir, et surtout à faire respecter, certains feignent de jouer le jeu pour recevoir ces miraculeux transferts, alors que d'autres rechignent à débourser (ce fut l'un des argument de départ du Brexit). Il semble difficile de mobiliser cet ensemble de peuples aux attentes si différentes.

En France, le phénomène Eric Zemmour continue à prendre de l'ampleur. Mais le développement de l’extrême droite est un fait européen. On avait vu en janvier, au Portugal, le parti Chega propulsée, lors des législatives, au rang de troisième force politique d'un pays d'où l’extrême droite avait disparu avec la chute du salazarisme. On observe aussi la même tendance en Espagne. Pourtant, dans ces pays ibériques, la montée islamiste n'est pas le souci primordial. C'est que cette mouvance populiste sait parler aux personnes, et sait les mobiliser contre un système qui ne leur apporte rien. Les gens pensent être plumés et sacrifiés, et c'est ce qui fait le succès de ces partis. Face à cela, les populistes jouent sur le mystique. Tel Éric Zemmour au Mont Saint-Michel, une symbolique quasi mystique pour faire croire à une forme de grâce, accomplir un destin. Le religieux reste toujours un levier.

Notre lecture biblique hebdomadaire nous conte la réalisation par les hébreux du temple du désert. Celle-ci se fait grâce aux dons des personnes, qui se mobilisent pour apporter les ingrédients nécessaires à cette construction. Que ce soit en accord avec l'une des interprétations rabbiniques, à savoir que ce Temple est une demande de Dieu à respecter à la lettre, ou en accord avec une autre qui affirme que ce Temple vient compenser le besoin de matérialité que le peuple avait exprimé lors de l'épisode du veau d'or, une chose est claire. Les peuples ont besoin de s'investir, de créer des slogans identitaires et de s'y attacher. Il me semble que le problème actuel de beaucoup de gouvernements est que le pouvoir a tendance à prendre ou exiger sans expliquer ni motiver. L'histoire de l'humanité enseigne que les grands dirigeants sont ceux qui ont réussi à mobiliser leurs population pour leur faire accepter les sacrifices qu'ils demandaient. Cela marche.....ou pas.

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16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 05:58

Quand le doute s'installe.

 

Que fait Poutine ? La logique voudrait que, s'il avait voulu envahir l'Ukraine, il l'aurait fait depuis longtemps, au lieu de laisser le monde se préparer à une riposte. Or si les États-Unis ne sont pas l'agresseur dans ce conflit, ils poussent quand même à l'hystérie en criant très fort au loup. Donc le doute s'installe, et comme mesure de précaution, beaucoup de pays prônent l'évacuation de leurs ressortissants. Les États-Unis, l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, l'Italie, la Norvège, Israël recommandent plus ou moins vivement à leurs nationaux sur place de quitter le pays. Le doute dans cette situation a des effets dévastateurs sur la tranquillité des familles, sur la régularité des transports et sur le calme des marchés financiers. Pour l'instant, la Russie semble vouloir se retirer. On prie pour le meilleur, on se prépare au pire. Beaucoup de travail de reconstruction en vue pour quand on se réveillera de cette hystérie.

L’hystérie ukrainienne a chassé l'hystérie covidienne. La pandémie devient un mal auquel on s'habitue. La succession des vagues épidémiques a semé le doute des populations sur l'efficacité des mesures gouvernementales. Le peuple se révolte contre les mesures de précaution et le ralentissement de l'activité économique, les autorités tournent en rond et ne savent plus quoi faire. En conséquence, la tentation est forte de lâcher du lest. La Norvège vient de lever ses dernières restrictions, en supprimant les consignes de distanciation sociale ainsi que le port du masque, l'isolement constituant désormais une simple recommandation. Ce n'est pas encore le cas de tous les pays, mais l'exemple s'étend. Face au doute, les mesures de précaution trop dures ne paient plus politiquement. On prie pour que l'embellie devienne réalité, mais on ne peut jamais écarter la possibilité d'une vague suivante. Ces deux dernières années auront irrémédiablement marqué les comportements.

Notre lecture biblique hebdomadaire nous relate la faute du veau d'or. Les hébreux sont dans le désert. Moise étant monté sur le mont Sinaï pour recevoir les tables de la loi et tardant à revenir, le peuple doute, s'impatiente et fait surgir un veau d'or qu'ils proclament leur dieu. C'est une erreur historique, mais dont la trame reste d'actualité. Les gens se demandent ce que font leurs dirigeants, ils essayent de s'organiser de leur coté, créant des situations conflictuelles. Que ce soit dans les régimes autoritaires ou les démocraties, quand la méfiance ou le doute s'empare du peuple, le pouvoir, même légitime, vacille. Moise s'en sortira, mais bien des dirigeants payent le fait de ne pas avoir réussi à gagner la confiance de leurs troupes. Le doute mène souvent à des décisions dramatiques, et selon les cas, les conséquences en sont plus ou moins graves.

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9 février 2022 3 09 /02 /février /2022 07:26

Apparat, apparences et apparitions.

 

Les cérémonies d’ouverture des jeux olympiques sont toujours spectaculaires, et Pékin 2022 n'a pas manqué à la tradition, certains téléspectateurs étant plus intéressés par ce spectacle que par les jeux en eux-mêmes. Mais en Chine il est impossible de séparer spectacle de politique. On notera que plusieurs personnalités sud-coréennes ont accusé l’organisation des jeux d’avoir voulu récupérer un fort symbole national de leur pays, une robe traditionnelle nommée “hanbok” qui a servi, dans le défilé d'ouverture des jeux, à représenter la diversité ethnique et culturelle de la Chine. Plus que l’appropriation culturelle, ce geste témoigne de la volonté persistante du gouvernement communiste pour asseoir le mythe d’une Chine immense et dominante à travers les âges. La télédiffusion mondiale sert aussi à la propagation de tels mythes.

Spectacle coloré pour la 33e édition de la Coupe d'Afrique des nations de football organisée au Cameroun. Sadio Mané, élu meilleur joueur de cet événement, a permis au Sénégal, lors de la séance de tirs au but, de remporter le premier trophée de son histoire footballistique. Tous les yeux africains étaient tournés vers ce spectacle retransmis dans le monde entier, le football confirme qu'il reste un haut-lieu des proclamations nationalistes.

Le monde a les yeux braqués sur l'Ukraine. La situation me fait penser à Munich 1938. Il y a toujours quelque chose à sacrifier au nom de la paix. La Crimée semble digérée, presque oubliée. Le Donbass est la morsure suivante. Le jeu russe est subtil, mais persistant et consistant. Emmanuel Macron, qui se propulse à Moscou comme le messie, fait partie de ceux qui veulent adouber Vladimir Poutine comme un interlocuteur raisonnable (au sens propre, à qui on peut faire entendre raison). Le dîner d'apparat, manifestation de convivialité, était là pour nous en convaincre. Pendant ce temps, c'est un tout autre spectacle en Ukraine, et notamment dans la région de Tchernobyl, ou l'armée se prépare à prendre les armes contre Moscou et les républiques séparatistes de l'Est. Pas d'apparat à Pripiat, où les forces armées s'entraînent à la guerre, dans des rues désertes depuis la catastrophe nucléaire. L'exhibition des treillis permet de motiver la population ukrainienne, espérons que cela sera leur seul usage.

Qu'a-t-il donc pris á Whoppi Goldberg ? Son célèbre talk-show, The View, en a fait une des présentatrices les plus suivies au monde. En déclarant "l'holocauste n'est pas une question de race, c'est une question d'inhumanité des hommes envers les hommes", elle a déclenché une polémique qui a conduit à sa suspension. Je crois que derrière une incontestable bien-pensance, il y a de sa part une méconnaissance de sa part de la sensibilité du public juif sur ce sujet (mais est-ce important?), et d'autre part le fait que cette horreur de l'histoire qui, n’étant plus d'actualité, perd de sa signification pour la plus grande partie de l'humanité. Il faut s'habituer à ce que la shoah devienne un événement flou sur la scène de l'histoire. La présentatrice présente les choses telles qu'elle les perçoit, la punir n'est pas une manière de rétablir la vérité. Il faudrait au contraire qu'elle mène un autre débat sur ce sujet, important puisqu'il touche à la compréhension des comportements de l'humanité.

Notre lecture biblique hebdomadaire est essentiellement consacrée aux vêtements des prêtres. Ces longs chapitres détaillant des habits surannés sont surprenants, mais je crois que cela correspond à un objectif bien particulier. Le public voit ces vêtements lors des cérémonies cultuelles. Le message de notre texte est que cet apparat ne peut pas être un effet de mode. Les prêtres sont là pour une tache précise, et tout, même le fait que leur habillement soit une figure imposée, doit contribuer à créer la crainte et le respect dans le public, non pas l'admiration du spectacle. De nos jours, un personnage public doit porter une cravate pour être crédible. L'apparence reste importante pour la crédibilité de qui veut délivrer un message, l'apparat reste important pour créer les conditions de la prise en compte. Sans cela, beaucoup de choses perdent de leur pouvoir émotionnel.

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